Page:Assollant - Aventures merveilleuses mais authentiques du capitaine Corcoran, I.djvu/296

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« Il y a dans Bhagavapour, continua le Breton, un homme que je soupçonne de mauvais desseins. S’il est ce que je crois, c’est-à-dire s’il médite quelque trahison, je te charge de m’avertir. »

Louison tourna successivement son mufle rose garni de fortes moustaches vers les quatre points cardinaux, cherchant sans doute où était le traître et offrant d’en faire justice.

« Pour que tu ne te trompes pas, je vais le faire appeler… Sougriva, va le chercher toi-même et amène-le ici de gré ou de force. »

Sougriva se hâta de porter ce message, et reparut bientôt après, suivi du séditieux brahmine. Celui-ci était un homme de taille moyenne ; ses yeux profondément enfoncés dans leurs orbites étaient pleins de flamme et de haine contenue ; ses pommettes saillantes et ses oreilles écartées à la manière des Tartares et de tous les grands carnassiers annonçaient l’instinct de la ruse et de la destruction.

Il ne parut pas surpris de l’appel de Corcoran, et, dès les premiers mots, il jura qu’il avait toujours regardé celui-ci comme son vrai maître et seigneur. Il répondit au témoignage accusateur de Sougriva par des serments de fidélité qui ne persuadèrent pas le Breton. Sa défiance redoubla lorsque Sougriva qui avait fait secrètement main-basse sur les papiers du brahmine montra tout