Page:Assollant - Aventures merveilleuses mais authentiques du capitaine Corcoran, I.djvu/67

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épouvante nos brahmines. Ah ! pourquoi ne suis-je pas mort avec mon dernier fils ? Je n’aurais pas vu la ruine de tout ce qui m’est cher.

— Vous m’oubliez, dit Sita en se levant et entourant de ses bras le cou du vieillard.

— Je ne t’oublie pas, ma chère fille, mais je crains tout pour toi ; et pour tes frères je ne craignais que la mort… J’ai reçu aujourd’hui la nouvelle que le colonel Barclay s’avance dans la vallée de la Nerbuddah avec une armée. Il est à sept lieues d’ici, c’est-à-dire à deux jours de marche ; car cette race pesante traîne avec elle tant d’animaux, de fourrages, de chariots, de canons et de munitions de toute espèce, qu’elle ne fait jamais plus de deux ou trois lieues par jour. Malheureusement, je n’ose leur livrer bataille le long de la rivière, n’étant pas assez sûr de mon armée. Je soupçonne ce misérable Rao de vouloir me trahir. Si j’en ai la preuve, le misérable me payera cher sa trahison !… Mais… continua-t-il en regardant avec une longue-vue l’horizon, que signifie ce steamer que j’aperçois au détour de la rivière ? Serait-ce déjà l’avant-garde de Barclay ? »

Au même instant, un coup de canon retentit : c’était un artilleur de la forteresse qui faisait feu sur le bateau à vapeur et qui l’avertissait de s’arrêter. Le boulet passa par-dessus le bateau et s’enfonça en sifflant dans la rivière.