se glissa dans les rues de Singapore, y resta caché quelque temps et trouva moyen de s’embarquer sur un bateau chinois, d’où il passa à Calcutta, et de Calcutta il est venu chercher un asile ici. C’est un Indou musulman. C’est lui qui a raconté par quelle aventure il s’était rencontré face à face avec vous, et… tenez… le voici… »
En effet, un esclave paraissait en ce moment sur le seuil de la terrasse. C’était un homme assez grand, bien fait et même beau à la manière des Européens, mais avec des membres un peu grêles et qui indiquaient plus d’agilité que de force.
À la vue de Corcoran et surtout de Louison qui poussa un rugissement formidable, l’esclave parut prêt à fuir, mais Holkar le rappela.
« Ali ! dit-il.
— Seigneur !
— Regarde bien cet étranger au teint blanc. Le connais-tu ? »
Ali s’avança d’un air indécis ; mais à peine eut-il regardé Corcoran, qu’il s’écria :
« Maître, c’est lui !
— Qui ? lui !
— Le capitaine ! Et c’est elle ! ajouta-t-il en montrant la tigresse… Seigneur, seigneur, ne me perdez pas !
— Bon ! dit gaiement Corcoran, est-ce que nous avons de la rancune, Louison et moi ? Va, mon