Page:Assollant - Aventures merveilleuses mais authentiques du capitaine Corcoran, I.djvu/97

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rendre, mais avant retire-moi vite la flèche. »

« Voilà en quels termes me parla ce jeune homme. À sa vue j’étais tombé dans un extrême abattement.

« Ensuite, hors de moi, je retirai à contre-cœur, mais avec un soin égal en mon désir extrême de lui conserver la vie, cette flèche entrée dans le sein du jeune ermite ; mais à peine mon trait fut-il ôté de la blessure, que le fils de l’anachorète, épuisé de souffrances, et respirant d’un souffle qui s’échappait en douloureux sanglots, eut quelques convulsions, roula ses yeux et rendit le dernier soupir.

« Alors je pris sa cruche, et je me dirigeai vers l’ermitage de son père.

« Là, je vis ses deux parents, vieillards infortunés, aveugles, n’ayant personne qui les servit, et semblables à deux oiseaux les ailes coupées. Assis, désirant leur fils, ces deux vieillards affligés s’entretenaient de lui.

« Comme il entendit le bruit de mes pas, l’anachorète m’adressa la parole : « Pourquoi as-tu tardé si longtemps, mon fils ? ta bonne mère, et moi aussi, nous étions affligés d’une si longue absence. Si j’ai fait, ou même si ta mère a fait une chose qui te déplaise, pardonne et ne sois plus désormais si longtemps, en quelque lieu que tu ailles. Tu es le pied de moi, qui ne peux