Page:Assollant - Aventures merveilleuses mais authentiques du capitaine Corcoran, II.djvu/139

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Cette lecture remplit de rage le cœur de l’Indou. Ses yeux étincelants semblaient vouloir dévorer l’Anglais.

« Tu vois, reprit Corcoran, quels ménagements tu dois à ce gentleman. Parle maintenant.

— Seigneur, s’écria Baber, lumière incréee de l’Éternel, image du resplendissant Indra, cet homme m’a tenté. Par ses conseils, j’ai réuni trente de mes anciens compagnons d’infortune, obligés, comme moi, de fuir, dans les bois et dans les déserts, la justice toujours incertaine des hommes. C’est dans douze jours que nous devions pénétrer dans le palais. Un corps d’armée commandé par le major général Barclay et réuni, sous prétexte de grandes manœuvres militaires, à quinze lieues de la frontière, devait faire son entrée aussitôt après votre mort. En attendant, plusieurs zémindars, liés par un traité secret avec les Anglais, se tenaient prêts à saisir Bhagavapour, la reine Sita, votre fils et vos trésors. Vous savez tout. Je ne vous demande qu’une grâce, seigneur maharajah, c’est, avant d’être pendu moi-même, de voir pendre cet Anglais doublement traître envers vous et envers moi.

— Tu le détestes donc bien ? demanda Corcoran.

— Ordonnez qu’on me délie les mains, s’écria Baber, et qu’on me permette de l’étrangler moi-même.