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étaient eux-mêmes suivis de serviteurs. Une innombrable quantité de voitures, groupées dans un désordre apparent, encombraient les avenues. Quoiqu’on fût très-loin de l’ennemi, et que la guerre ne fût même pas encore déclarée, le major Barclay connaissait trop bien Corcoran pour ne pas se tenir sur ses gardes.

Car c’était notre ancien ami le colonel Barclay, devenu major général à la suite de la révolte des cipayes, qui commandait de nouveau l’armée dirigée contre Corcoran.

Barclay avait mérité cet honneur dangereux par d’éclatants exploits. Personne, après le général Havelock et sir Colin Campbell, n’avait plus contribué à la défaite des cipayes. Personne aussi, il faut l’avouer, n’avait plus durement traité les vaincus. Il les pend aussi vite qu’il le peut, écrivait à lord Henri Braddock son chef d’état-major, et les arbres sur sa route ont moins de fruits que de pendus. En somme, c’était un brave, honnête et solide gentlemen, très-persuadé que le monde est fait pour les gentlemen, et que le reste de l’espèce humaine est fait pour cirer les bottes des gentlemen.

Minuit venait de sonner. Barclay, resté seul dans sa tente, allait se coucher sur son lit de camp. Il était fort content de lui-même. Il venait d’écrire de son plus beau style hindoustani une proclama-