Page:Assollant - Aventures merveilleuses mais authentiques du capitaine Corcoran, II.djvu/201

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raconteront qu’il y avait là autrefois des nations puissantes et des vallées fertiles. Regarde toi-même ; ce que tu as vu au sud, c’est le Bêloutchistan ; ce que tu vois au nord, c’est le Kaboulistan, l’Afghanistan et le Hérat. Dans ces pays que les Grecs disaient si fertiles et si peuplés, combien aperçois-tu de villes ou de villages ? Où sont même les rivières et les routes ? Çà et là, dans quelque vallée obscure, perdue entre deux montagnes, tu distingues à grand’peine quelques arbres, et au milieu de ces arbres une mosquée, une fontaine et quelques ruines. Voila les grandes villes des Perses et des Mèdes.

— Est-ce que les historiens anciens auraient menti ? demanda Corcoran.

— Pas tout à fait, mais il s’en faut de peu. Quand tu lis, par exemple, que Lucullus en une seule bataille tua trois cent mille barbares et ne perdit lui-même que cinq hommes, tu reconnais la vantardise fanfaronne des matamores du vieux temps. Quand les Grecs racontent que Xerxès avec trois millions d’hommes n’a pu conquérir leur pays, qui est à peu près aussi grand que trois départements français, tu penses évidemment que cette histoire ressemble beaucoup à celle du Petit Poucet et de l’Ogre, qui faisaient à chaque pas des enjambées de sept lieues. Et ainsi des autres.