Page:Assollant - Aventures merveilleuses mais authentiques du capitaine Corcoran, II.djvu/222

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moment n’est pas encore venu. Se reposer avant la fin du jour est une lâcheté. Par un rare bonheur j’ai peut-être entre les mains le moyen de délivrer cent millions d’hommes, et j’irais m’enfermer dans la joyeuse abbaye de Thélème ! Non, par Brahma et Vichnou, ou je vaincrai ou je périrai, et si la Providence me refuse également la mort et la victoire, eh bien, je ne dis pas non : peut-être… En attendant, allons dîner, car le rôti brûle et la nuit tombe. »

Corcoran ne se trompait pas. En arrivant il aperçut Acajou qui rôdait d’un air inquiet pour avertir que le dîner était servi et que Nini commençait à s’impatienter.

En un clin d’œil Plick et Plock, dessellés, débridés, s’échappèrent au galop dans la prairie. La beauté du ciel, la douceur du climat, l’absence des voleurs et des bêtes féroces ôtaient tout danger à cette liberté.

En entrant dans la salle à manger, le maharajah fut étonné de l’élégance et de la beauté du service. On ne voyait partout que vermeil, or, argent, ivoire et vieux Sèvres. Tout cela était marqué des initiales les plus diverses. On y trouvait de tout, — jusqu’à des couronnes de comte, de duc et de marquis.

Le dîner était abondent et varié, les sauces exquises. Corcoran en fit la remarque et félicita Nini.