Page:Assollant - Aventures merveilleuses mais authentiques du capitaine Corcoran, II.djvu/27

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— D’où vient donc sa distraction ? »

Ali répondit :

« Seigneur, elle sort depuis trois jours du palais dès que le soleil se couche, et elle va errer toute seule dans le parc au clair de la lune.

— Et à quelle heure rentre-t-elle ?

— Quand le soleil se lève. Le premier soir, je voulais tenir les portes fermées, mais elle a commencé à rugir si fortement, que j’ai eu peur qu’elle ne voulût me dévorer, et, par Siva ! je ne suis pas encore las de vivre.

— Au clair de la lune ! dit Corcoran, tout pensif.

— Seigneur, reprit Ali, elle n’est pas tout à fait seule.

— Ah ! ah ! Est-ce que tu vas lui tenir compagnie ?

— Moi ! seigneur, je m’en garderais bien. J’ai voulu la suivre hier au soir ; mais elle n’aime pas qu’on la surveille. Elle s’est retournée si brusquement vers moi, que j’ai couru jusqu’au palais sans m’arrêter.

— Mais enfin, comment sais-tu qu’elle n’était pas seule ?

— À peine rentré dans le palais, je montai sur le toit en terrasse, et, grâce au clair de lune, j’aperçus la tigresse qui était étendue sur le mur du parc et qui avait l’air d’écouter un discours… Tout à coup, celui que je ne voyais pas prit son