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butin, presque tous leurs blessés, quinze cents prisonniers et tous les traîtres qui s’étaient joints à eux quelques jours auparavant, entre autres l’Afghan Usbeck. Puis ils descendirent la Nerbuddah, laissant leur général blessé à mort sur le champ de bataille au moment même où il allait s’embarquer. Un boulet de canon lui avait emporté la tête.

« Pauvre gentleman ! dit Corcoran en retrouvant son corps mutilé, ce n’était ni un César ni un Annibal, mais c’était un brave homme, et il a bien fait, ne pouvant pas sauver son armée, de se faire tuer lui-même ; car il n’y a rien d’aussi piteux et d’aussi déshonorant que de perdre la bataille de Cannes et de survivre. »

Puis il se fit amener les prisonniers et traita les Anglais avec beaucoup de générosité. Quant aux traîtres qui l’avaient abandonné, il ne voulut pas leur faire grâce.

« Pourquoi m’as-tu trahi ? demanda-t-il à Usbeck.

— Grâce, seigneur maharajah ! s’écria l’Afghan.

— Qu’on le fusille, » dit Corcoran.

Et il traita de la même manière neuf autres zémindars qui avaient suivi l’exemple d’Usbeck.

« Plus le traître est haut placé, dit-il, plus la rigueur est nécessaire. »

Ces exemples donnés, il laissa le commande-