« D’où sors-tu, chenapan ? demanda le maharajah.
— Seigneur, dit Baber d’un ton modeste, j’ai reçu hier les cent mille roupies que vous avez daigné m’assigner sur le trésor de Votre Majesté.
— Et où vas-tu ?
— Où Votre Majesté daignera m’envoyer.
— Ah ! ah ! Tu prends goût aux missions diplomatiques ?… Eh bien, te sens-tu le courage de retourner au camp des Anglais ?
— Pourquoi non, seigneur ? Parce que je suis devenu riche, croyez-vous que je sois devenu poltron ?
— Et tu me rapporteras des nouvelles de ton ami Barclay ?
— Autant qu’il vous plaira, seigneur maharajah. Est-ce tout ?
— Va, pars. Voici un bon de vingt mille roupies sur mon trésorier.
— Ah ! seigneur maharajah, s’écria Baber avec un enthousiasme qui n’était pas feint, vous serez toujours le plus généreux des hommes, et il y a plaisir à se faire tuer à votre service. »
L’Indou se prosterna de nouveau, élevant vers le ciel les paumes de ses mains, et partit.
Le lundi suivant il était de retour.
« Seigneur maharajah, dit-il, tenez-vous sur vos gardes. Barclay a reçu des renforts, des che-