Page:Assollant - Aventures merveilleuses mais authentiques du capitaine Corcoran, II.djvu/295

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Elle aurait pu appeler au secours ; elle avait bien trop d’esprit pour cela : elle se voyait entourée d’ennemis. Elle se contenta de lécher Corcoran jusqu’à ce qu’il revint à lui ; puis, lorsqu’il eut répondu à ses caresses, elle le prit avec ses dents au collet, le jeta sur son dos, comme une mère fait de son enfant, et, en trois ou quatre bonds, l’apporta aux pieds de Sita.

Dire l’étonnement et la joie de la belle Sita serait impossible : elle se jeta dans les bras de son époux sans pouvoir parler.

Malheureusement l’arrivée de Corcoran ne diminuait pas le danger, au contraire. À la tête de son armée, il pouvait peut-être dicter la loi ; prisonnier dans le camp ennemi, il devait la subir.

Quand il eut raconté tous ses efforts pour délivrer Sita, elle lui reprocha doucement son entreprise si téméraire.

« Elle n’a été téméraire, dit-il, que parce que cette lâche canaille n’a pas voulu me suivre… Au reste, nous voilà ensemble. Je suis très-fatigué, les blessures que j’ai reçues en combattant contre sir John Spalding ne sont pas encore guéries. Je vais dormir… Louison, ma bonne amie, fais le guet avec Garamagrif. »

Rama s’endormit dans les bras de son père aussi paisiblement que dans le palais d’Holkar.

Mais peu d’heures après, au point du jour, la