Page:Assollant - Aventures merveilleuses mais authentiques du capitaine Corcoran, II.djvu/75

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et Corcoran. Il alla d’abord frotter son mufle roux contre celui de sa mère et, sans étonnement, sans sauvagerie, il fixa avec curiosité ses yeux sur ceux du maharajah.

Celui-ci le prit dans ses bras, le caressa doucement.

« Et toi, petit, dit-il, veux-tu venir avec moi ? »

Le jeune tigre consulta les yeux de sa mère, et y lisant sa tendresse pour Corcoran, rendit au Malouin ses caresses, ce qui décida du sort de toute la famille. Voyant que son fils acceptait la proposition, Louison l’accepta également, et le grand tigre ne put faire autrement que de suivre ce double exemple.

Le Malouin, voyant l’affaire décidée et plein de joie d’avoir retrouvé Louison, ne pensa plus au rhinocéros et donna le signal du départ.

« La journée a mieux fini que je ne l’espérais, dit-il à Ruskaert. Un instant j’ai cru que j’allais devenir la proie des tigres… Mais vous, ajouta-t-il après réflexion, pourquoi n’avez-vous pas tiré quand je vous criais de faire feu ? »

Cette question parut déconcerter un instant Scipio Ruskaert ; cependant il se remit de son trouble.

« J’ai craint de manquer mon coup et de vous tuer au lieu du tigre, dit-il avec assez de sang-froid.