Page:Assollant - Aventures merveilleuses mais authentiques du capitaine Corcoran, II.djvu/80

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ramagrif d’un coup de pierre. De quel œil ces deux guerriers redoutables allaient-ils se revoir ? Toute l’autorité de Corcoran lui-même suffirait-elle à empêcher une bataille sanglante entre ces ennemis mortels ?

Si quelqu’un s’étonne que les animaux tiennent une place si honorable dans mon histoire, tandis que je néglige les marquis, les comtes, les ducs, les archiducs et les grands-ducs, dont le monde est rempli et comme encombré, j’ose dire que mes héros, bien qu’ils ne marchent pas précédés de tambours et de trompettes, ne sont pas moins intéressants que ceux qu’on voit parader à la tête des régiments, et que leurs passions ne sont ni moins vives ni moins violentes. J’irai plus loin. Scindiah, avec sa gravité, son silence, son sang-froid, son impassibilité et sa trompe immense, qui n’était au fond qu’un nez un peu trop allongé, avait une ressemblance prodigieuse avec plusieurs de ces grands et nobles personnages qui règlent le destin des royaumes. Louison, si fine, si légère, si courageuse, si dévouée à ses amis, aurait pu servir de modèle à plusieurs grandes dames, et elle avait assurément autant d’esprit et de bon sens qu’aucun être humain ou inhumain (le seul Corcoran excepté) ; par sa force et son impétuosité sans pareilles, elle en aurait remontré à tous les généraux de cavalerie des temps anciens et mo-