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LA CHASSE AUX LIONS

ils se jetèrent sur nous. On les reçut avec des balles d’abord et ensuite à la pointe des baïonnettes.

Ils furent tous tués, par l’industrie du capitaine Chambard, qui avait su les envelopper dans son mouvement tournant.

Il en devint chef de bataillon et commandant du bureau arabe de B… Ça lui était bien dû, car, outre qu’il avait débarrassé le pays d’un vilain gibier, il avait fait, par la même occasion, amitié avec les Ouled-ben-Ismaïl, qui se réconcilièrent avec les Beni-Okbah et avec nous, aimant mieux, comme ils disaient, payer l’impôt aux Roumis qu’aux bêtes féroces.

Quant à Pitou, qui avait tué le lion, il lui fit donner un bon fusil à deux coups, que les Ouled-ben-Ismaïl payèrent de leur poche, ça va sans dire, et encore trop heureux d’être débarrassés à ce prix de leur ennemi.

Pitou ne voulait pas. Il disait :

« C’est Dumanet qui a tiré le premier ; c’est lui qui l’a blessé. »

Je répondis :

« Oui, mais c’est toi qui l’as tué. »

Le capitaine Chambard cria :

« Est-ce que ça va durer longtemps, mille bombardes ? Tirez au doigt mouillé à qui l’aura. »

Le sort tomba sur Pitou.

Six semaines après, nous reçûmes tous deux notre congé et nous revînmes en France.

FIN