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V

HARDI PROJET


Quand nous fûmes seuls, à trois cents pas de là sur la promenade, je dis à Pitou :

« Eh bien, c’est une fameuse idée que tu as eue là, de consulter le capitaine Chambard ! »

Pitou me regarda tranquillement et répondit :

« Après ? »

Vous savez, je ne pouvais pas résister au regard de Pitou. Il avait l’air si doux, si bon, si sûr de lui et de moi, que je ne pouvais pas me fâcher avec lui ni lui donner jamais tort. Qu’est-ce que vous voulez ? Il n’y a jamais eu deux Pitou, comme il n’y aura jamais qu’un Dumanet, — du moins je m’en flatte.

Cette fois, cependant, je lui dis :

« Pitou, je ne veux pas aller à la chasse au lion avec le capitaine Chambard.

— Ni moi, répondit Pitou.

— Il amènerait trois ou quatre officiers avec de belles carabines, et beaucoup d’Arabes pour rabattre le gibier. Le lion, qui est plus malin qu’on ne le croit, irait à cinquante lieues d’ici, et nous ne le reverrions plus jamais.