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xxiii
PRÉFACE.

Ch’i regni muta e i fieri morti adduce,
E a purpurei tiranni infauſta luce.
Jeruſ. Lib.

Les charmes de la Poëſie ſont actuellement employés d’une maniere bien plus philoſophique & plus utile ; témoin ce beau paſſage de M. Voltaire au ſujet des Cometes, dans ſon Épître à Madame la Marquiſe du Châtelet :

Cometes que l’on craint à l’égal du tonnerre,
Ceſſez d’épouvanter les peuples de la terre ;
Dans une ellipſe immenſe achevez votre cours ;
Remontez, deſcendez près de l’aſtre des jours ;
Lancez vos feux, volez, & revenant ſans ceſſe,
Des mondes épuiſés ranimez la vieilleſſe.

C’eſt ainſi que l’étude approfondie & les progrès de la véritable Aſtronomie ont diſſipé des préjugés abſurdes, & rétabli notre raiſon dans tous ſes droits. Mais ce n’eſt point à cela ſeul que ſe réduit l’utilité de cette Science, elle contribue au bien général de plus d’une maniere.

Son utilité pour la Géographie. On ſçait aſſez que la Coſmographie & la Géographie ne peuvent ſe paſſer de l’Aſtronomie. Les obſervations de la hauteur du Pole apprirent aux hommes que la Terre étoit ronde ; les éclipſes de Lune ſervirent à connoître les longitudes des différens pays de la Terre, ou leurs diſtances mutuelles d’occident en orient ; la découverte des ſatellites de Jupiter a donné une plus grande perfection à nos Cartes Géographiques & Marines, que n’auroient pu faire dix mille ans de navigations & de voyages; & quand leur théorie ſera encore