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PRÉFACE.

La conoiſſance des aſtres a été ſouvent la ſource de pluſieurs beautés dans les ouvrages de Poëſie. Homère, Héſiode, Virgile, Horace, Lucrece, Manilius, Lucain, Claudien s’en ſervent dans pluſieurs endroits : on voit rarement chez eux cette ignorance étrange qui deshonore quelques Ouvrages modernes ; telle eſt celle du Poëte qui parlant des deux poles, ſuppoſe que l’un eſt le Pole brûlant, & l’autre le Pole glacé. (M. de Jarry, Prix de 1714.).

La Fontaine parle de l’Aſtronomie d’une maniere très-noble dans l’endroit où il dit :

Quand pourront les neufs Sœurs loin des cours & des villes,
M’occuper tout entier, & m’apprendre des cieux
Les divers mouvemens inconnus à nos yeux,
les noms & les vertus de ces clartés errantes.

Songe d’un Habitant du Mogol.

Paſſages de M. de Voltaire. M. de Voltaire, non-ſeulement le premier Poëte de notre ſiécle, mais le plus inſtruit qu’il y ait peut-être jamais eu, a fait voir dans pluſieurs endroits dans ſes Ouvrages, combien il avoit de goût pour la Phyſique céleſte. Dans une Lettre qu’il écrivoit en 1738, il ſembloit imiter les regrets de Virgile & de la Fontaine, & tourner tout ſon goût vers les Sciences ; il compoſa ſur la Phyſique de Newton un Livre qui lui a fait honneur, & il en a fait beaucoup aux Sciences & aux Sçavans qu’il a célébrés dans les plus beaux vers ; il faut voir ce qu’il dit de Newton dans une Épître à Madame la Marquiſe du Châtelet :