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Page:Athanase d’Alexandrie - Vie de Saint-Antoine, trad Manoury.djvu/12

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patience, celui-là pour ses jeûnes ou parce qu’il couchait sur la dure. L’un le touchait par sa mansuétude, l’autre par sa longanimité. Enfin il remarquait dans tous sans exception leur piété envers Jésus-Christ et leur charité mutuelle. Après s’être ainsi rempli de tous ces beaux exemples, il retournait au lieu de ses exercices. Il tâchait alors de rassembler en lui-même les vertus qu’il avait étudiées dans chacun, et il s’efforçait de reproduire dans son cœur les perfections de tous les autres.


Tous ceux qui le connaissaient le chérissaient.


13. Il ne disputait point avec ceux qui étaient de son âge ; il rivalisait avec eux en un seul point, c’était de ne pas leur rester inférieur en vertu ; et cela même il le faisait de manière à ne mécontenter personne, et à se faire aimer de ceux qu’il surpassait. Aussi toutes les personnes vertueuses de son village qui avaient des rapports avec lui, le voyant si parfait, l’appelaient l’ami de Dieu, et tous le chérissaient les uns comme un fils, les autres comme un père.


Saint Antoine est tenté par le démon.


14. Mais la haine du démon, jaloux de tout bien, ne put voir sans dépit une si noble résolution dans ce jeune homme, et il employa contre lui ses ruses ordinaires. D’abord il essaya de le détourner des pratiques de la piété, en lui rappelant le souvenir de ses richesses, le soin qu’il devait prendre de sa sœur, et les liens qui l’unissaient à sa famille ; il lui