Page:Athanase d’Alexandrie - Vie de Saint-Antoine, trad Manoury.djvu/44

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soit plus digne d’envie. Il était allé selon sa coutume visiter les monastères de la montagne qui est en deçà du désert. Étant averti par la Providence que sa fin était prochaine, il dit à ses frères : « C’est la dernière visite que je vous fais, et je serais bien étonné que nous nous vissions de nouveau en ce monde. Le temps de mon départ est arrivé, car voilà que j’ai près de cent-cinq ans. »


Douleur de ses disciples.


87. Ses disciples ayant entendu ses paroles se mirent à pleurer ; ils serrèrent le saint vieillard dans leurs bras et ils le baisèrent. Pour lui, semblable à un homme qui part d’une ville étrangère pour retourner dans sa patrie, il leur parla d’un air joyeux. Il les exhorta à ne jamais se relâcher dans leurs travaux, à ne jamais se décourager dans les exercices de la piété, et à vivre comme si chaque jour devait être le dernier de leur vie.


Il tombe malade.


88. Ses frères voulaient le forcer à demeurer avec eux pour y consommer son sacrifice, mais il n’y consentit pas ; il retourna à la montagne du désert dont il avait fait son habitation, et peu de mois après il tomba malade.


Il ordonne qu’on enterre son corps dans un lieu caché.


89. Ayant appelé les deux disciples qui demeuraient avec lui pour le servir à cause de sa vieillesse,