Page:Aubanel - Thore - Recherches statistiques sur l’aliénation mentale faites à l’hospice de Bicêtre.djvu/145

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reçoit moins de déments. Nous nous trouvons à Bicêtre, sous ce rapport, dans des conditions extrêmement fâcheuses. Aucun hôpital ne reçoit un si grand nombre d’individus en démence, et ces malades, arrivant la plupart des hôpitaux de Paris, augmentent considérablement la mortalité et diminuent d’autant le nombre des guérisons. M. Desportes a trouvé qu’à Bicêtre, pour les années comprises entre 1825 et 1833, les guérisons étaient aux admissions comme 1 est à 3. Nous avons, nous aussi, obtenu un résultat semblable en procédant de la même manière ; et cette proportion si favorable l’a été davantage pour les dernières années sur lesquelles nous avons opéré ; mais, nous l’avons déjà dit, cette manière de procéder est extrêmement fautive, et c’est s’exposer à l’erreur que de se borner pour ce genre de travail aux indications que donnent les registres des hôpitaux.

Pour arriver à quelque chose de plus précis, nous avons cru devoir retrancher du nombre des admissions tous les fous qui étaient incurables au moment de leur entrée ; ainsi les déments, les imbéciles : notre chiffre, réduit alors aux malades qui offraient quelques chances de curabilité, et comparé aux guérisons survenues, nous a donné une proportion extrêmement avantageuse, 1 sur 2,02 ; c’est-à-dire que presque la moitié de ces aliénés ont été guéris. Ce résultat, qui est un des plus favorables qu’on puisse obtenir, le serait certainement davantage si l’on retranchait encore du nombre des admissions une vingtaine d’individus nouvellement reçus,