Nous avons examiné l’encéphale de 70 aliénés ; peut-être, en comparant ce chiffre à celui de la mortalité, sera-t-on tenté de nous faire le reproche d’avoir négligé cette intéressante étude. Pour le prévenir, nous ferons remarquer que beaucoup de malades morts cette année étaient dans la division depuis un temps plus ou moins long, et que nous n’avions pas sur eux des renseignements qui pussent donner de l’intérêt à nos autopsies et rendre nos résultats incontestables. De plus, des causes indépendantes de notre volonté se sont opposées à l’ouverture d’un assez grand nombre de cadavres.
Quoi qu’il en soit, nous avons apporté tout le soin et toute la bonne foi possibles dans l’appréciation des lésions anatomiques. Dans les cas douteux de coloration et de consistance, nous avons cherché à nous éclairer par la comparaison de cerveaux d’individus non aliénés.
Nous avons successivement noté l’état des enveloppes crâniennes, de la dure-mère. L’arachnoïde et la pie-mère ont été enlevées avec soin dans toute l’étendue du cerveau. Nous avons pour leur exploration préféré les doigts à la pince, parce qu’en employant cet instrument on entraîne souvent la substance corticale, et l’on s’expose à trouver des adhérences et le ramollissement là où ils n’existent point. Le grattage avec le dos du scalpel, les sections en différents sens, nous ont permis de constater le degré de consistance du tissu cérébral. Les ventricules ont été ouverts par leur partie supérieure au moyen de tranches successives ; les modifications de leur membrane interne ont
