Page:Aubanel - Thore - Recherches statistiques sur l’aliénation mentale faites à l’hospice de Bicêtre.djvu/81

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son influence dans la manie et la démence, l’une étant souvent la terminaison de l’autre. Nous ne croyons point à la connexité trop intime de ces deux formes de folie. Le plus souvent elles ont une marche distincte, et se dessinent au début d’une manière trop tranchée pour qu’on puisse avoir des doutes à cet égard. Nous reviendrons sur ce sujet dans une autre partie de ce travail. D’ailleurs, en supposant, ce que nous sommes loin de nier, que la démence soit dans quelques cas la terminaison du délire maniaque, nous nous trouvons plus que jamais autorisés à regarder notre première proposition comme bien fondée.

Dans deux cas de démence, les parents avaient été aussi déments, et leur affection dans les deux cas s’était manifestée à la suite d’abus de boissons alcooliques.

Nous aurions désiré pouvoir toujours déterminer avec précision le genre d’aliénation observée chez les parents des malades, mais il est difficile d’obtenir sur ce point des renseignements bien précis.

Sur 24 cas nous avons noté que
8 fois le père avait été aliéné,
6 fois la mère.

Nous ne serons point ici tout à fait d’accord avec M. Esquirol, qui regarde la folie plus transmissible par la mère que par le père.

Chez deux individus, les grands-parents avaient été aliénés.

Quant à l’hérédité en ligne indirecte, nous la trouvons 8 fois chez des oncles ou des tantes.