Page:Auber - De la fièvre puerpérale.djvu/11

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Voyons donc ce qu’on pensait à cette époque de la fièvre puerpérale, et consultons à ce sujet une thèse qui fut soutenue par un neveu de Lecat, médecin à Rouen, cette patrie des Lepecq de la Cloture, des Thouret, des Flaubert et des Blanche ! Disons d’abord un mot du récipiendaire : c’était un homme distingué et très instruit ; aussi la foule était-elle grande au grand amphithéâtre le jour où il soutint sa thèse, car, malgré le niveau de la République qui régnait alors, le diplôme de docteur était encore un titre de noblesse et la soutenance d’une thèse un acte de chevalerie. — L’argumentation, présidée par Cabanis, fut des plus vives et des plus éloquentes, et le candidat, reconnu maître, reçut le bonnet de docteur aux applaudissements de l’assemblée.

Soixante ans, se sont écoulés depuis… ; et cependant la thèse poudreuse et oubliée du Dr X. va nous servir pour dresser l’inventaire de la science en ces temps historiques vers lesquels notre génération lymphatique et distraite porte ses regards avec un si grand dédain.

Voilà, par ordre de déduction logique, les principaux corollaires de cette thèse remarquable, eu égard à tant d’ébauches prétentieuses et creuses qui paraissent de nos jours !…


DISSERTATION SUR LA FIÈVRE PUERPÉRALE.


La fièvre aiguë des femmes en couches est souvent mortelle.
(Hippocrate.)


I. — La fièvre puerpérale, autrement dit la fièvre aiguë des femmes en couches, est une maladie connue dès l’origine de la médecine. Elle a été désignée sous différents noms depuis Hippocrate jusqu’à Willis, qui l’a nommée fièvre puerpérale, moins pour créer un nom nouveau que pour lui donner celui qui lui convient. Et véritablement les