Page:Auber - De la fièvre puerpérale.djvu/14

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attenants aux intestins, sont les produits que l’on rencontre le plus ordinairement chez les femmes qui sont mortes de la fièvre puerpérale, et qu’on ne les trouve jamais, ni au même degré, ni dans les mêmes conditions chez les femmes qui ont succombé à la suite des autres fièvres. — Concluons donc que la fièvre puerpérale consiste dans un trouble notable déterminé par l’épanchement, ou le transport de matières laiteuse ou lochiale susceptibles de produire plusieurs effets morbides à la suite desquels la fièvre puerpérale se déclare.

En dehors des causes en quelque sorte familières qui produisent la fièvre puerpérale, il y a évidemment des causes spéciales qui amènent le même résultat. Elles seules peuvent expliquer ces épidémies redoutables qui éclatent dans les grands centres de population, et, quelquefois au même moment, dans les contrées les plus éloignées les unes des autres, comme on en a eu des exemples en 1713, en 1731 et en 1735 et 1736 ! Quelles sont ces causes spéciales et foudroyantes ? Nul ne le sait ; Hippocrate s’écriait, en parlant d’elles : Quid divinum !

VI. — Les femmes enceintes sont sujettes à des pléthores laiteuses. Aussi voit-on pendant la grossesse la surabondance du lait s’échapper par les seins ; quelquefois aussi les principes constituants du lait sont rejetés, soit par les urines, soit par une salivation abondante, ou par des éruptions fugaces ou par des dépôts. Après les couches, il en est autrement ; si la femme ne nourrit pas, ou bien si, nourrissant, son lait est trop abondant, il se porte sur divers organes importants, sur le péritoine, sur le cerveau, sur la poitrine, où sa présence excite des inflammations très graves et quelquefois la fièvre puerpérale.

VII. — La fièvre puerpérale se déclare ordinairement