Page:Auber - De la fièvre puerpérale.djvu/40

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leur substituer l’assistance à domicile ; l’autre, à introduire dans les dispositions matérielles et dans les conditions hygiéniques des maisons d’accouchement des modifications profondes, capables d’en assurer la salubrité ? Enfin, tout bien examiné, la suppression radicale des Maternités est inexécutable et pleine de dangers ! D’autre part, les Maternités disséminées aux environs de Paris, présenteraient infailliblement une foule d’inconvénients graves et de difficultés de toute sorte ; il vaut donc mieux, dit M. Dubois, ne pas innover, mais améliorer avec prudence et soin, tout ce qui est… Peut être ? Mais ce qui serait préférable encore, ce serait de ne point initier imprudemment le public aux anxiétés et aux pauvretés de la science moderne.

Quelques critiques ambiants ont reproché assez sévèrement à M. le professeur Dubois sa modération, son atticisme, sa prudence, ses formes sobres et ses manières distinguées. En vérité, la leçon est étrange, mais elle est bien digne du siècle et de ses défaillances ! Nous n’aurons garde de partager ces errements ; nous savons trop que ces prétendus défauts ne sont que de belles et bonnes qualités qui relèvent de coutumes magistrales, et surtout d’une éducation première qui disparaît de plus en plus ! Nous savons que ce sont ces habitudes toutes françaises qui distinguent les médecins d’origine et les font reconnaître. Car, notez-le bien : on naît médecin comme on naît poëte, et celui-là seulement est né médecin qui arrive au monde complètement doué des qualités du cœur, qualités qui se révèlent plus tard par des aménités de forme et des délicatesses de langage, auxquelles les natures grossières et incultes ne comprennent absolument rien.

M. Cruveilhier. — M. le professeur Cruveilhier est un des hommes de l’école les plus pénétrés de la dignité et de la grandeur de son art ; on eût dit de lui, il y a deux