Page:Auber - De la fièvre puerpérale.djvu/46

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tions inflammatoires très variées qui se fixent de préférence dans les organes dont la vitalité a été exaltée par la grossesse ou par l’accouchement.

Nous prenons acte de cette définition pour montrer encore ici les principes du vitalisme dominant les théories de ceux qui tiennent avec loyauté le langage exact de l’observation. En effet, que sont toutes ces localisations inflammatoires dont parle avec tant de raison M. Danyau, sinon de véritables réactions locales, telles que les conçoit le vitalisme hippocratique ? Donc, qu’il le veuille ou qu’il ne le veuille pas, M. Danyau appartient, par ses principes, à l’école des vitalistes, et nous nous en réjouissons.

« Ce qui prouve, dit M. Danyau, que la fièvre puerpérale est produite par un agent toxique, c’est que les épidémies de fièvre puerpérale envahissent en même temps différentes parties d’un même continent, parties qui sont souvent fort éloignées les unes des autres, comme on a été à même de l’observer en 1819, où la fièvre puerpérale a régné en même temps à Vienne, à Prague, à Dresde, à Lyon, à Paris, à Dublin, à Stockholm et à Saint-Pétersbourg. Et ce qu’il y a de plus curieux, c’est que quelques-unes de ces épidémies se sont étendues jusqu’à certaines femelles des animaux : ainsi aux chiennes, aux vaches, aux poules. »

M. Danyau appelle avec raison l’attention sur un fait remarquable, à savoir : que le principe délétère, quel qu’il soit, qui cause la fièvre puerpérale tue quelquefois le malade avant même d’avoir produit la moindre localisation inflammatoire. Or, ceci vient encore à l’appui des opinions que nous avons énoncées plus haut : 1o que le génie épidémique ambiant est le ferment meurtrier qui imprime aux états puerpéraux le caractère pernicieux ou de malignité qui les fait passer soit à l’état de typhus, soit à l’état de fièvre putride ou ataxique, ; 2o que les inflammations qui se déclarent pendant l’état puerpéral sont de véritables réactions qui