Page:Auber - De la fièvre puerpérale.djvu/75

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original de l’art de la nature procédant en grand à la guérison des maladies.

Ainsi donc, selon l’esprit ancien, et dans les termes classiques, la fièvre est un effort salutaire, un mouvement de la nature médicatrice.

Les modernes ont adopté et consacré ce principe ; aussi, Sydenham nous dit : Profecto enim est febris ipse naturæ instrumentum quò partes impuras a puris secarnat ; Stoll s’écrie : Igitur febris affectio vitæ conantis mortem avortere. Passons maintenant aux commentateurs, à Barthez, le plus célèbre de tous : « La fièvre, dit-il, est un effort synergique et salutaire ; cet effort consiste dans une réaction générale de l’organisme qui ayant une tendance et un but est, par cela même, une fonction. » Consultons M. Bousquet, un des maîtres les plus savants de l’Académie de médecine ; nous trouverons dans sa Thèse inaugurale cette définition saisissante, frappée au coin de la meilleure philosophie : « La fièvre, comme toute maladie, est une fonction accidentelle qui, semblable à toutes les fonctions, a une durée déterminée et une solution connue qui se manifeste par des signes propres et invariables. » Enfin, laissons parler M. le professeur Cayol, le maître des temps modernes à la Faculté de médecine de Paris, et le seul peut-être qui, depuis Bayle, Pinel, Laënnec, Corvisart et Récamier, ait formé à Paris des esprits assez puissants pour soutenir avec éclat la gloire de la médecine française.

Le corps organisé, dit-il, présente à l’observation médicale deux ordres de fonctions : les fonctions naturelles ou physiologiques et les fonctions accidentelles ou pathologiques ; les unes et les autres tendent, par des procédés divers au même but, qui est la conservation de l’individu.

Ces deux ordres de fonctions dérivent d’une seule et même loi, la loi de la vie, exprimée par le mot force vitale, lorsqu’il s’agit des fonctions naturelles ou physiologiques, et