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CHAPITRE IV

LES JAPONAIS AUX ÉTATS-UNIS

L’IDÉE D’ASSIMILATION

Jugée à distance et en bloc, la civilisation japonaise a toujours séduit les imaginations d’Amérique. Le Japon moderne qui, en cinquante années, a tiré tant de force de sa culture occidentale, c’est l’Américain qui l’a éveillé de sa torpeur, conseillé, éduqué. De tous les peuples d’Orient, le Japonais, son élève, est le seul qui soit bien gouverné, qui choisisse ses représentants, vote ses lois, contrôle son commerce, décide sa politique, traite de pair avec les grandes puissances, le seul aussi, qui soit affranchi de l’emprise de l’opium. L’optimisme national des Japonais, leur foi en l’avenir, le crédit qu’ils laissent aux jeunes gens dans les affaires, plaisent aux Américains. De même qu’un étudiant de Harvard ou de Yale gagne souvent ses frais d’université, comme domestique ou comme conducteur de tramways, au Japon le kurumaya qui vous traîne, ou le boy qui vous sert est peut-être un étudiant en médecine ou en droit.