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et la race noire. La Cour suprême en conclut que les Japonais n’étant ni blancs ni noirs, mais de race mongolienne, n’ont pas le privilège d’être naturalisés. « Dans quelques États, la naturalisation est permise aux Japonais… des Japonais ont déjà obtenu des papiers pour devenir citoyens et se croient dûment naturalisés. Mais selon la Constitution des États-Unis, les lois des États sont nulles, si elles sont en conflit avec la Constitution fédérale. » Le président Roosevelt dans son message de décembre 1906 a recommandé au Congrès « qu’un acte spécial fût passé, accordant la naturalisation aux Japonais qui viennent aux États-Unis avec l’intention de devenir citoyens américains ».

Mais, promis depuis un an et demi, cet acte spécial n’a pas encore été passé. Les Japonais accusent leur gouvernement de manquer d’énergie. Au total, ils ne seraient pas si nombreux aux États-Unis à se prévaloir du droit de naturalisation. D’après une estimation japonaise[1], on compterait parmi les Japonais des États-Unis, 1 000 officiels ou étudiants, 4 000 marchands ou employés, 1 700 fermiers, 21 707 ouvriers agricoles, 7 471 manœuvres employés sur les chantiers de chemins de fer, 7 483 domestiques, 6 000 divers. Étudiants, officiels, travailleurs retourneront très probablement au Japon, — les travailleurs sitôt qu’ils auront fait quelques économies, les étudiants et les officiers, leur mission accomplie. 1 000 marchands, 410 personnes ayant des professions libérales, 1 700 fermiers, en tout 3 110 Japonais sont susceptibles de demander le droit de naturalisation. Comment le leur refuser ?

  1. Kawakami, op. laud.