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Chine. Les États-Unis par les Aléoutiennes et les Philippines, le Japon par le chapelet de ses îles qui s’égrène sur plus de trente degrés de latitude, Kouriles, Sakhaline, Hokkaïdo, Hondo, Shikoku, Kiou-Siou, Riou-Kiou et Formose, masquent ces mers, en tiennent les issues et s’installent en bordure sur l’Océan au-devant des côtes sibériennes et chinoises : chaque victoire récente du Japon soude de nouveaux anneaux à cette chaîne des îles japonaises.

Héritiers des Espagnols et des Français qui découvrirent et explorèrent le continent américain alors qu’ils cherchaient le passage de l’Ouest entre les mers d’Europe et l’Asie, les Américains ont toujours tendu vers la « mer Vermeille où est la Californie par où l’on peut aller au Japon et à la Chine[1] ». Aujourd’hui, sur la mer Vermeille, face au soleil couchant qui allonge son reflet sur les rades du Puget Sound et de San Francisco, ils opposent leurs ports de Seattle, Tacoma, Portland, San Francisco, aux grands ports japonais, Yokohama, Osaka, Kobé.

Les États-Unis ne sont pas seuls à occuper la façade orientale du Pacifique ; au sud, se courbe la côte mexicaine ; au nord, entre le Puget Sound et l’Alaska, s’insère la Colombie britannique, façade canadienne. Mais économiquement et politiquement la côte mexicaine du Pacifique n’est point une rivale sérieuse pour la Californie, et ni par son étendue, ni par la population de son hinterland, la côte de la Colombie britannique, en dépit de l’activité de Vancouver, ne se peut comparer à la côte yankee. De

  1. C’est l’expression employée par Joliet, compagnon du Père Marquette (XVIIe siècle), sur la carte que l’on trouvera publiée dans The Jesuit relations and allied documents, ed. by R. G. Thwaites.