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civilisation anglo-saxonne. Il y a un quart de siècle, la nation décida « to build up the Pacific states on a basis of white labor », d’organiser les États du Pacifique sur une base de travail blanc, — et de cette décision, on ne saurait dévier, « from that decision there will be no turning away[1] ».

En regard des exigences des Japonais aux États-Unis, il est curieux d’énumérer les restrictions qu’ils mettent chez eux au libre séjour des étrangers, de voir comment ils appliquent le dernier paragraphe de l’article II de leur traité de 1894 avec les États-Unis, qui laisse à chacun des deux pays la faculté de régler chez soi le commerce, l’immigration, la police et la sécurité publique ? Au Japon, les Américains ne sont pas admis dans les écoles publiques ; ils n’ont pas la permission de posséder des terrains ou de s’engager dans des affaires de mines. Les étrangers peuvent posséder des bâtiments, mais les terrains sur quoi s’élèvent ces bâtiments, ils ne peuvent que les louer ou les mettre au nom d’un sujet japonais. Lors des traités qui supprimèrent leurs privilèges de juridiction consulaire, les Puissances étrangères stipulèrent que les baux perpétuels en faveur de leurs nationaux dans les ports ouverts « seraient confirmés, sans subir d’autres taxes ou charges que suivant la lettre expresse des baux en question ». Or, pendant la guerre russo-japonaise, le gouvernement japonais, pour faire payer plus d’impôts aux étrangers, essaya de glisser une distinction entre les terrains, francs de taxe, et les constructions soumises au droit commun. La question fut portée devant le tribunal de La Haye qui donna tort aux

  1. Formule qui revient souvent dans les journaux et les revues.