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tantôt vaguant en quête de nourriture par la mer de Béring, à l’aller et au retour de leur annuel pèlerinage vers le sud, les troupeaux de phoques forment la plus tentante des proies. Et les pêcheurs japonais, depuis quelques années, prennent en maraude leur part aux massacres barbares que le président Roosevelt a décrits :

La destruction des phoques à fourrure des îles Pribilof, tandis qu’ils sont à la mer, continue. Le troupeau, qui, selon les évaluations officielles faites en 1874, comptait 4 700 000 bêtes et qui en 1891 se montait à 1 000 000, a maintenant été réduit à 180 000… La destruction a été accélérée ces dernières années par des vaisseaux japonais. Comme ils ne sont pas même liés par les insuffisantes restrictions prescrites par le Tribunal de Paris, ils ne font pas attention à la saison de pêche ou à la limite interdite de 60 milles autour des îles Pribilof, et accomplissent leur besogne jusque sur les îles mêmes. Les 16 et 17 juillet 1906, les équipages de plusieurs bateaux japonais firent des incursions sur l’île Saint-Paul, et avant d’être repoussés, par nos gardes trop peu nombreux et trop peu armés, ils tuèrent plusieurs centaines de phoques et emportèrent les peaux. Presque tous les phoques tués étaient des femelles et cela fut accompli avec une effroyable barbarie. Beaucoup des phoques ont été dépiautés vifs ; on en trouva beaucoup à moitié écorchés et encore vivants. Les razzieurs n’ont été repoussés qu’à coups de feu : 5 furent tués, 2 blessés, 12 prisonniers y compris les 2 blessés. Ceux qui ont été pris ont été jugés et condamnés à la prison… Des représentations sur cet incident ont été faites au gouvernement du Japon et nous sommes assurés que toutes les mesures possibles seront prises pour empêcher tout retour de cet outrage.

En 1907, à plusieurs reprises, de tels incidents se sont reproduits.