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faisant De l’arrangement des écoles, le gouvernement fédéral des États-Unis n’a guère lieu non plus d’être satisfait : c’est par négociations qu’il a obtenu des Californiens qu’ils retirassent leur mesure antijaponaise ; il n’a pas imposé son droit absolu à être obéi quand il exige qu’un traité international ne soit pas violé par une loi d’un État. « Il sera dangereux dorénavant de traiter avec le gouvernement fédéral et sa réputation baissera par le monde[1]. » Au surplus la mesure qui devait suffire à entraver l’immigration japonaise a été impuissante, et le gouvernement fédéral en est réduit à remettre au Japon le soin d’arrêter cette immigration.

Enfin le gouvernement japonais obtient satisfaction


    faisant et il est inefficace, mais j’ai été informé que c’est une mesure provisoire pour remédier à une situation critique, et qu’il doit être suivi d’un acte d’exclusion réelle et complète des Japonais : le président Roosevelt s’est engagé à soutenir une telle mesure. » Dès 1906, deux bills avaient été déposés à la Chambre des représentants par MM. Mc Kinlay et Hayes, représentants de la Californie, réclamant l’extension aux Japonais et aux Coréens du Chinese exclusion act. En février 1907, on demanda aux antijaponais de suspendre leur campagne en faveur de l’exclusion sous prétexte « que des négociations étaient en train pour un nouveau traité entre les États-Unis et le Japon ; qu’un effort était fait pour que le Japon consentit à une clause dudit traité d’après laquelle il s’engagerait à empêcher ses sujets de la classe ouvrière d’émigrer aux États-Unis. La suspension de toute démarche des Californiens était essentielle pour le succès de ces négociations ».

    Depuis un an qu’elles durent elles n’ont pas encore abouti. De nouveau, on en parle : « D’après les informations données par l’ambassadeur des États-Unis, M. O’Brien au State department, le gouvernement japonais penserait à un traité d’entente avec les États-Unis : il restreindrait lui-même l’émigration, car il ne désire pas qu’un débat survienne au Parlement américain sur l’exclusion des Japonais… » Asahi Shimbun, 9 décembre 1906. Le président Roosevelt a fait savoir qu’il mettrait son veto à toute loi d’exclusion votée par le Congrès.

  1. Osaka Asahi, 19 mars 1907.