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nement américain et leur propre gouvernement les sacrifient injustement : « L’attitude du président Roosevelt fut d’abord impartiale et admirable ; mais après son entretien avec la délégation de San Francisco, en février 1907, un changement survint qui fut très désappointant[1]. » Admirable, tant qu’avocat zélé du Japon, il lutta pour imposer aux Californiens le retrait de la mesure des écoles, le président Roosevelt devint tout à coup suspect, presque traître, quand il acheta cette concession de la promesse que les Japonais, avec des passeports pour les Hawaï, le Mexique ou le Canada, ne seraient pas admis aux États-Unis : « Le président Roosevelt, ayant changé d’attitude, s’est mis d’accord avec les travailleurs blancs pour interdire l’entrée des États-Unis à ces Japonais qu’il a déclarés excellents[2]. »

Les Japonais escomptaient que la Californie ferait tous les frais du conflit ; or la satisfaction qui leur est donnée, ils l’achètent aux dépens de leur œuvre en Californie :

C’est anéantir les entreprises que nos 80 000 compatriotes soutiennent en Amérique, et les résultats de nombreuses années de travail. Chaque année, la culture par les nôtres de plus de 150 000 acres de terre produit plus de 50 millions de yen. Voici nos entreprises menacées : les Japonais sont traités comme des Chinois. L’incident scolaire de San Francisco a été arrangé d’une manière ridicule. L’instruction des enfants, c’est sans doute un point important, mais pour cent enfants environ, anéantir les entreprises de nombreux Japonais, c’est lamentable.

  1. Hochi Shimbun, 13 septembre 1907. Article du comte Okuma.
  2. Osaka Asahi, 19 mars 1907.