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nous une nation militaire. Nos grandes ressources seraient gâchées en immenses préparatifs, qui ne serviraient aucun bon dessein et la nation serait attirée vers une politique guerrière. »

Il y a dix ans, leur victoire sur l’Espagne et la prise des Philippines vouèrent les États-Unis à l’impérialisme. Avant cette guerre la force de l’armée régulière était de 28 500 hommes, elle est aujourd’hui de 68 951 hommes, non compris les 5 208 scouts philippins et les 574 hommes du régiment portoricain. La force minima de l’armée vient d’être portée de 62 666 hommes à 68 951. Cet accroissement de 6 300 hommes est dû à l’application de la nouvelle loi qui augmente l’artillerie de campagne et de côte et l’organise en régiments.

L’enrôlement maximum à la discrétion du président est de 100 000 hommes : la loi de 1901 donne au pouvoir exécutif le droit qu’il n’avait jamais possédé, d’accroître ou de diminuer l’armée dans ces limites, comme il le juge convenable. On veut ainsi lui permettre de placer les divers régiments sur le pied de guerre en cas d’alerte, sans attendre la décision du Congrès. En moins de dix années, grâce à cette loi, l’armée a doublé et le pourcentage d’accroissement des hommes et des officiers est encore plus grand dans la marine. « Pourtant ni l’armée de mer ni l’armée de terre ne sont satisfaites. La cavalerie se lamente d’être moins nombreuse aujourd’hui que l’artillerie[1]. »

Dans son message du 3 décembre 1907, le président Roosevelt a constaté qu’aucun grand pays n’avait

  1. Evening Post, July 1907.