le glas funèbre de quelque mourant. Le fleuve s’engloutit avec fracas dans sa base en forme de caverne, où la voix de l’homme n’a jamais retenti. Or, c’était dans cette caverne qu’Amand voulait pénétrer. Il aurait bien voulu porter immédiatement vers cet endroit ; mais son compagnon, plus prudent, s’efforça de l’en dissuader, en lui persuadant qu’ils feraient mieux de mettre à terre le long de la côte, et de se rendre à pied, jusqu’à la caverne pour la visiter avant la nuit. Il lui raconta, en outre, plusieurs vieilles légendes touchant certains vaisseaux qui, conduits par des pilotes imprudents, s’étalent engouffrés, à pleine voile, sous son immense voûte, et n’avaient jamais reparu. Amand était si confiant dans les précieux talismans qu’il portait sur lui qu’il ne voulait rien entendre ; mais il fut obligé de céder à son compagnon qui était pour le moins, aussi entêté que lui et qui s’obstinait à faire route vers la côte voisine. Trois quarts d’heures après, ils abattaient leurs voiles et jetaient l’ancre à deux brasses sur un bon fond de sable. Aussitôt que notre héros impatient eut mis pied à terre, il s’achemina immédiatement vers le cap qui pouvait être à une demie lieue de distance. Capistrau, après avoir mis tout en ordre dans la chaloupe, hâta le pas pour le rejoindre, si bien qu’ils arrivèrent ensemble, après dix minutes de marche, au lieu tant désiré. Il était impossible de parvenir à la caverne, de ce côté ; sans monter à une hauteur de quatre cents pieds par un sentier rude et tortueux tracé sur le
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