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trer dans ce trou-là, mais plutôt d’en sortir, dit notre héros, qui avait toujours eu la vue attachée sur le gouffre pendant le discours de son compagnon. Ils commencèrent à descendre, aussitôt, le flanc de la montagne et dirigèrent leurs pas vers les maisons situées sur le haut des coteaux voisins.

Leur préoccupation et une touffe de saules les avaient empêché de distinguer deux jeunes étudians étendus sur l’herbe près de là. Aussitôt qu’ils furent éloignés, l’un d’eux dit à l’autre : — Que le diable m’emporte, Théodore, je crois, que ces deux corps-là, cherchent des trésors : si tu veux dire comme moi, nous allons leur en faire trouver un, ce soir ?

— Comment ?

— Ne dis rien, promets-moi, seulement, de faire tout ce que je voudrai, et tu verras comme nous allons rire.

— Allons, je le veux bien ; explique-moi ce que nous allons faire ?

— Écoute, il n’y a qu’une chose qui m’embarrasse, savoir : s’ils vont se servir d’une chandelle dite magique. S’ils le font la seule difficulté serait de la faire éteindre à l’endroit propice. Je crois que j’en viendrai à bout avec ma canne à air. Suis-moi, nous allons aller les sonder un peu, après-quoi, nous préparerons ce qui est nécessaire. Une bonne chose c’est que nous savons où doit se faire la cérémonie, — allons, viens. Et les deux étudians suivirent de loin les traces