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Page:Aubert de Gaspé - Le chercheur de trésors ou L’influence d'un livre, 1878.djvu/125

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et semblent, par leur croassement sinistre entonner le glas funèbre de quelque mourant. Le fleuve s’engloutit avec fracas dans sa base en forme de caverne, où la voix de l’homme n’a jamais retenti. Or, c’était dans cette caverne qu’Amand voulait pénétrer. Il aurait bien voulu porter immédiatement vers cet endroit ; mais son compagnon, plus prudent, s’efforça de l’en dissuader, en lui répétant qu’ils feraient mieux de mettre à terre le long de la côte, et de se rendre à pied jusqu’à la caverne, pour la visiter avant la nuit. Il lui raconta, en outre, plusieurs vieilles légendes touchant certains vaisseaux qui, conduits par des pilotes imprudents, s’étaient engouffrés à pleine voile, sous son immense voûte, et n’avaient jamais reparu. Amand était si confiant dans les précieux talismans qu’il portait sur lui qu’il ne voulait rien entendre ; mais il fut obligé de céder à son compagnon qui était, pour le moins, aussi entêté que lui et qui s’obstinait à faire route vers la côte voisine. Trois