enfin découvert le véritable moyen de le changer en argent.
— Ah ! tant mieux pour vous, dit Saint-Céran ; bon secret celui-là.
— Vous seriez bien plus étonné, continua l’alchimiste, si je vous disais que s’il ne me manquait pas un livre, qu’un français m’a promis, j’en ferais de l’or piment ; et peut-être que vous ne savez pas que les plus fameux orfèvres ont de la peine à reconnaître de l’or piment avec de l’or ordinaire ; ainsi, avec bien peu de peine, on parvient à leur faire prendre le change. Vous avez beau sourire, ajouta-t-il en s’apercevant que Saint-Céran souriait en l’entendant.
Pour toute réponse, le jeune médecin alla prendre un dictionnaire de l’Académie dans sa bibliothèque.
— Je vais vous montrer, mon cher Amand, dit-il, ce que c’est que votre or piment ; et il lut l’article suivant :
Or piment, s. m. : arsenic jaune qu’on trouve tout formé dans les terres ; on s’en sert pour peindre en jaune : on le nomme aussi orpin.