une couverte ; car il n’y avait que les gros qui eussent des robes de peaux dans ce temps-là ; donna un vigoureux coup de fouet à Charmante, qui partit au galop, et dans un instant ils disparurent gens et bête dans la poudrerie.
— Il faut espérer qu’il ne leur arrivera rien de fâcheux, dit le vieillard en chargeant de nouveau sa pipe.
Mais, dites-moi donc, père, ce que vous avez à craindre pour votre fille ; elle va sans doute le soir chez des gens honnêtes.
— Ha ! monsieur, reprit le vieillard, vous ne savez pas ; c’est une vieille histoire, mais qui n’en est pas moins vraie ! tenez : nous allons bientôt nous mettre à table ; et je vous conterai cela en frappant la fiole. Je tiens cette histoire de mon grand-père, ajouta le bonhomme ; et je vais vous la conter comme il me la contait lui-même :
Il y avait autrefois un nommé Latulipe, qui avait une fille dont il était fou : en effet, c’était une jolie brune