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il était assuré de ne pas se tromper. Il se promettait bien de ne pas perdre une si belle occasion, et de faire agir tous les ressorts de son imagination pour réussir à s’emparer d’un des bras du criminel. Il serait retourné chez lui assez joyeux sans un accident qui le chagrinait : il avait aperçu Saint-Céran dans la réunion chez Thibault.

Un mot sur ce jeune homme. Saint-Céran était descendu d’une bonne famille et avait reçu une excellente éducation, qu’il avait ensuite perfectionnée par la lecture. Sa disposition naturellement mélancolique, l’éloignait du fracas ordinaire du monde ; aussi avait-il passé la plus grande partie de sa jeunesse dans une belle retraite, à la campagne, où il se livrait à son goût passionné pour l’étude.[1] C’est là que dans une de ses longues promenades, il avait aperçu Amélie, jeune fille de quinze ans, au sourire triste et pensif. Amélie, était le type

  1. Il avait néanmoins eu ses moments d’erreurs.