Page:Aubertin - Sénèque et Saint Paul, 1872.djvu/460

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

correction du style lorsque tu écris en latin, mets dans tout son éclat un langage aussi noble que le tien, afin que tout soit digne de toi dans l’accomplissement de ta sublime mission. Porte-toi bien.


LETTRE XIV.


paul à sénèque, salut.


Tes recherches profondes ont rencontré des vérités que la Divinité révèle à bien peu d’hommes. Je sème donc avec assurance, dans un champ désormais fertile, une semence vigoureuse, qui n’est ni matérielle, ni sujette à se corrompre ; c’est le Verbe immuable, émanation d’un Dieu qui croît et demeure éternellement. La science conquise par ton génie ne doit point éprouver de défaillances. Évite, crois-moi, les objections des païens et des Juifs. Tu deviendras un auteur nouveau, en consacrant à la gloire de Jésus-Christ un talent irréprochable. Cette sagesse, où tu touches, tu la feras pénétrer dans le cœur du roi de la terre, de ses serviteurs et de ses confidents. Il te sera difficile de les convaincre et d’enlever leur assentiment, car la plupart se montreront rebelles à tes conseils, quoiqu’ils soient soutenus de la parole de Dieu, cet élément de vie qui fait de nous des hommes nouveaux, exempts de souillures, et gagne au ciel à tout jamais l’âme qui s’empresse d’obéir. Adieu, cher Sénèque.