MISERE SLIVRE PREMIER.puisqu’il faut s’attaquer aux légions de Rome, Aux monstres d’Italie, il faudra faire comme
Hanibal,qui par feux d’aigre humeur arrosez* Se fendit un passage aux Alpes embrasez* Mô courage de feu,mô humeur aigre & forte Au travers des sept monts faites brèche au lieu de porte. Je brise les rochers & le respect d’erreur Qui fît douter César d’une vaine terreur. Il vit Rome tremblante, affreuse, échevelée, Qui en pleurs, en sanglots, mi-morte, désolée, Tordant ses doigts, fermait, défendait de ses mains A César le chemin au sang de ses germains.
Mais dessous les autels des idoles,j'avise
Le visage meurtri de la captive Eglise, Qui à sa délivrance ( aux dépends des hasards) M’appelle , m*animant de ses tranchants regards•
Mes désirs font des-ja volez outre la rives Du Rubicon troublé, que mon reste les suive Par un chemin tout neuf, car je ne trouve pas Qu’autre homme l’ait jamais écorché de ses pas.* Pour Mercure croisez, au lieu de Pyramides, l’ai de jour le pilier,de nuit les feux pour guides*.