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REFUS DE L’IMPÔT

leurs qu’elles reçurent, résistèrent aux sommations du percepteur et les huissiers saisirent leurs meubles.

« Je ne plains pas trop écrivit Henry Fonquier Mlle  Hubertine Auclert elle a eu du bruit pour son argent. Il lui a suffi de ne pas payer ses contributions pour devenir célèbre. Dans le pays où « paraître est tout », elle a paru. Les curieux de l’avenir, qui voudront écrire l’histoire du refus de l’impôt au xixe siècle, ne pourront se dispenser de parler d’elle. Elle appartient à l’histoire, en compagnie de M. de Genoude, qui faisait vendre son fauteuil, et de M. Gambon, qui faisait vendre sa vache. Ceci pourrait donner matière à un groupe curieux, et il est bizarre de voir un catholique légitimiste, un socialiste et une femme libre user du même procédé. »

Dans « Les Femmes qui tuent et les Femmes qui votent, » Alexandre Dumas parle de notre refus de payer l’impôt, il démontre qu’on ne peut faire que des objections de fantaisie à nos revendications des droits politiques.

Tous les gens de bonne foi pensent bien que si l’on nous empêche de contrôler les budgets, c’est-à-dire d’avoir l’œil ouvert sur l’administration de nos affaires c’est afin de pouvoir mieux nous duper.

En refusant l’impôt, les femmes ont voulu mettre l’État au défi de fonctionner sans elles. Cette protestation est légitime, qui paie est en droit de donner son avis.