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LE VOTE DES FEMMES

pouvait aller jusqu’à nous faire justice, que nous devions nous adresser à vous.

« Nous avons, messieurs, l’honneur de vous présenter notre requête. La corrélation entre l’obligation de payer l’impôt et le droit de le voter est indiscutable. Nous espérons que vous nous accorderez le droit de voter, c’est-à-dire le pouvoir de contrôler ou de faire contrôler l’emploi de notre argent, ou que vous nous dispenserez de payer.

Si les hommes ont besoin de l’apport des femmes, qu’ils les traitent en associées et non en esclaves rançonnées. Nous voulons bien participer aux charges qui incombent aux habitants de notre pays, mais nous voulons jouir des droits qui découlent de ces charges. Pour être contribuables, nous voulons être électeurs.

« L’impôt ne peut être consenti que par les ayants droit au vote ; pendant que nous ne sommes pas de ceux-ci, nous ne devons rien à l’État. Vous aurez, messieurs, l’impartialité de le reconnaître et d’établir ce grand principe de justice sociale, à savoir : que dans un pays où les femmes n’ont pas de droits, les femmes ne peuvent non plus avoir de charges.

HUBERTINE AUCLERT,
12, rue Cail, directrice de la Citoyenne.
VEUVE BONNAIRE,
103, boulevard de le Gare, commerçante et propriétaire.
VEUVE LEPROU,
à Pontlieu (Sarthe), relieuse et propriétaire.


Cette pétition a été écartée par l’ordre du jour. En 1882 au moment il fut question de reviser la