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LE VOTE DES FEMMES

Une Constitution qui diviserait toujours la nation en deux camps, celui des rois — les hommes souverains — et celui des esclaves — les femmes exploitées — serait une Constitution autocratique et mort-née.

Nous vous demandons, Messieurs, au nom des femmes de France, et dans l’intérêt des hommes et des femmes, d’avoir le courage de faire une Constitution qui donne à tous, Français et Françaises, avec les mêmes devoirs, les mêmes droits.

Pour le Cercle du Suffrage des Femmes :

La déléguée
HUBERTINE AUCLERT.


Cette pétition est venue à l’ordre du jour de la huitième séance, et, chose curieuse, c’est un nègre, c’est-à-dire un homme qui, en raison de la couleur de sa peau a été victime des préjugés, qui est monté à la tribune proposer de maintenir les préjugés de sexe.

Malgré le respect qu’elle professe pour les dames, a dit M. Gerville-Réache (rires)[1], la commission ne croît pas nécessaire de leur accorder des droits politiques et de leur imposer les devoirs politiques qui appartiennent aux citoyens français. Elle ne croit pas non plus que ce vœu soit celui de la majorité des Françaises. La commission propose donc l’ordre du jour sur cette pétition.

Ce n’est pas galant s’écria un membre de la gauche.

  1. Avant 1848 on riait aussi quand on parlait de donner le vote à tous les hommes.