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le marché du mariage, il ne faut pas s’étonner si sacrifier à l’amour est œuvre pie, si la prostitution est en Algérie un sacerdoce.

La tribu des Ouled-Naïl qui pour plaire à Allah exerce ce sacerdoce, recueille partout honneurs, considération, richesses.

Cette Tribu des prêtresses de l’amour dont les tentes ne sont pas comme celles des Oulad-Sidi-Cheik, noires surmontées d’un panache de plumes d’autruche ; mais d’une couleur grenat rouge qui la distingue de ses coreligionnaires aux tentes grises ou brunes, occupe un immense espace sur les confins du grand désert entre Bou-Saada et Laghouat près de Djelfa. Les hommes et les femmes dont elle se compose, sont les plus parfaits types de beauté arabe. Les hommes efféminés sont poètes et jouent de la flûte. C’est au son de cet instrument que les bambines de la tribu apprennent à danser, en faisant leurs premiers pas.

Quand elles ont atteint neuf ou dix ans qu’elles savent chanter et danser à souhait,