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tresses et aux tolba (savants), qui cumulent le rôle d’alchimistes et de magiciens, qu’hommes et femmes vont demander le philtre composé d’herbes spéciales et préparé avec des invocations effrayantes, qu’on mêle aux aliments de celui ou de celle dont on veut se faire aimer.

Chacun sait que d’un crapaud mâle et d’un serpent femelle du désert, incinérés ensemble, il résulte une poudre qui fait suivre où l’on veut celui qui en a absorbé une pincée.

En Algérie, les prédiseuses d’avenir transportent généralement avec elles leurs instruments de travail : un vase où brûle l’encens, une canne pour tracer les signes cabalistiques et une émeraude qui assure la lucidité.

Des négresses guérissent les esprits chagrins dont la mélancolie a résisté à la salive passée derrière l’oreille, en leur oignant le front avec le sang chaud d’une demi-douzaine de poules blessées à mort.

Afin de pouvoir se procurer suffisamment de poules pour ces sacrifices, elles ont appris aux indigènes à pénétrer dans les poulaillers,