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suite, viennent les enfants en gandoura (chemise) d’une blancheur éclatante et en chéchia rouge montés sur de minuscules petits ânes africains.

Des nègres, castagnettes à la main, dansent la bamboula au milieu de la route, ils se trémoussent, tournent sur eux-mêmes, s’accroupissent, se relèvent, mettent dans leurs sauts une sorte de fureur diabolique qui fait croire qu’ils sont touchés par la baguette d’un prestidigitateur. Suivent les tambours, les musiciens, puis des femmes à pied en longue file qui entr’ouvrent leur blanc haïck pour faire retentir l’air de ce cri strident : « You ! you you ! »

Quand on arrive au domicile conjugal où doivent se prolonger les fêtes des noces, le mari reçoit son épouse comme une reine.

La jeune fille qui a exprimé son consentement au mariage par le silence, semble toujours n’avoir pas de langue. Durant toutes les cérémonies du mariage la bienséance lui interdit de parler.